Jacques Nikonoff
14 juillet 2016.
Nous
sommes aujourd’hui le 14 juillet. C’est la Fête nationale, en France,
en référence au 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille. Il me
parait important de rappeler la signification particulière de cette
journée.
C’est
le jour symbolique qui a entraîné la fin de la monarchie absolue. À
notre époque, une nouvelle Bastille reste à abattre, c’est la
mondialisation néolibérale et les 3 piliers sur lesquels elle repose :
- Le libre-échange.
- La globalisation financière.
- Les institutions multilatérales comme le FMI, l’OMC, la Banque mondiale ou l’Union européenne.
Car cette mondialisation-là, c’est celle du chômage, de la précarité, de la destruction de la planète.
Abattre cette nouvelle Bastille qui emprisonne les peuples, cela s’appelle la démondialisation.
C’est la révolution contemporaine qui nous appelle, à laquelle je vous appelle.
Au XVIIIe siècle, régnant sur son royaume au moyen du droit divin, le monarque était le représentant de Dieu sur terre.
Au XXIe siècle, aujourd’hui, le monarque de droit divin a été remplacé par le marché et les firmes multinationales.
Au XVIIIe siècle, la Révolution a opéré un transfert de souveraineté : du monarque, vers le peuple.
Au XXIe siècle, la révolution doit redonner le pouvoir au peuple.
Au XVIIIe siècle, le royaume est devenu la nation, et les sujets sont devenus un peuple de citoyens.
Cette
conception de la nation n’a rien à voir avec du nationalisme, ni la
souveraineté avec du souverainisme, ni cette définition du peuple avec
du populisme.
Méfions-nous de ceux qui dénoncent pour un oui ou pour un non le « nationalisme », le « souverainisme » ou le « populisme ».
Parfois, ils ne savent pas de quoi ils parlent.
Mais
la plupart du temps, ils cherchent à discréditer ces notions pour
laisser la place libre au marché et aux firmes multinationales.
Le nationalisme, le souverainisme et le populisme, c’est comme le cholestérol.
On sait pourtant, désormais, qu’il existe un mauvais cholestérol, et un bon cholestérol.
Et bien il existe aussi un mauvais et un bon nationalisme, un mauvais et un bon souverainisme, un mauvais et un bon populisme.
Le mauvais nationalisme, c’est prétendre que la nation dont on est membre est supérieure aux autres nations.
C’est une forme de racisme.
Une prétention.
Le
bon nationalisme, celui que je défends avec mes amis du Rassemblement
pour la démondialisation, c’est considérer que les décisions qui
concernent la nation à laquelle on appartient doivent être prises par
cette nation.
Le
mauvais souverainisme, c’est affirmer que seul l’intérêt de sa nation
compte, quel que soit l’impact des décisions prises sur les autres
nations.
Le
bon souverainisme, celui que je défends avec mes amis du Rassemblement
pour la démondialisation, c’est considérer que la souveraineté des uns
doit respecter la souveraineté des autres.
C’est une perspective universelle qui impose la coopération, l’amitié entre les peuples et non leur concurrence.
Le mauvais populisme, c’est manipuler le peuple, le flatter, utiliser la démagogie et donc finalement lui mentir.
Le
bon populisme, celui que je défends avec mes amis du Rassemblement pour
la démondialisation, c’est respecter le peuple qui doit rester le seul
souverain.
La
nation telle que je la conçois avec mes camarades du Rassemblement pour
la démondialisation, n’affirme donc aucune supériorité ethnique ou une
quelconque agressivité envers les autres peuples.
La souveraineté nationale, au sens révolutionnaire, est un principe universel.
La Révolution de 1789 ne sépare pas la formation de la conscience nationale de l’émancipation et de la liberté.
Cette
conception de la nation est porteuse d’un message émancipateur
universel qui a stimulé la maturation, ou même la naissance du combat
pour l’indépendance nationale de nombreux pays européens dès les XVIIIe et XIXe siècles.
On
ne peut ignorer, non plus, la portée immense du message de la nation
républicaine dans ce que furent les colonies, lorsqu’elles se sont
engagées dans la lutte pour leur indépendance nationale.
Ainsi conçue, la souveraineté nationale est un principe politique fondamental, universel, progressiste.
L’absence
de souveraineté populaire – pendant l’Ancien Régime, la période de
Vichy ou avec la mondialisation néolibérale - signifie la captation du
pouvoir, puisque par définition celui-ci se place en dehors du peuple.
Par
ailleurs, il ne peut y avoir de souveraineté populaire sans
citoyenneté, la citoyenneté étant la mise en œuvre de la souveraineté
populaire.
La citoyenneté se manifeste par l’exercice de droits politiques comme expression de la liberté en société.
C’est
le peuple qui fait société, au sein de la nation, association
volontaire définissant un contrat social par une Constitution de
laquelle vont découler des lois élaborées par le peuple ou ses
représentants.
La
souveraineté du peuple implique nécessairement une démocratie directe,
représentative et délégataire qui permet l’exercice de ces droits.
Une vraie citoyenneté impose une participation active à la politique :
- Conception, mise à jour et défense du contrat social incarné dans la Constitution.
- Élaboration de la loi comme expression de la volonté générale.
- Garantie de l’État de droit.
- Implication dans la délibération publique.
- Participation au suffrage universel.
Il s’agit d’autant d’éléments indissociables qui constituent les bases de la démocratie dans une visée universelle.
La vraie citoyenneté, est un engagement militant débordant les frontières de l’élite politisée.
La
vraie citoyenneté, c’est s’investir dans les structures parallèles à
l’appareil d’État que sont les syndicats, les partis, les associations,
les collectifs militants les plus divers.
Si
on se demande ce qui fait qu’un peuple est un peuple, et non simplement
une ethnie, une communauté, des croyants, les habitants d’un
territoire, des entrepreneurs, un ensemble de consommateurs : c’est la
politique.
Un peuple est politique ou n’est pas.
C’est cela que les stratégies néolibérales de mondialisation veulent détruire.
C’est tout cela qu’il faut reconstruire, et c’est mon combat.
Pour
se déployer avec toute l’ampleur souhaitable, les politiques
néolibérales avaient besoin de faire sauter les deux verrous que
représentent la souveraineté nationale et la souveraineté populaire.
Elles
y sont partiellement parvenues en faisant croire que la nation était un
cadre désuet à l’heure de l’Union européenne et de la mondialisation,
tandis que le peuple, face à la complexité croissante du monde, n’avait
aucune aptitude à s’exprimer.
On le voit aujourd’hui avec le Brexit.
Que de propos méprisants ont été tenus sur le courageux peuple Britannique !
Selon
le néolibéralisme, le marché, spontanément, aurait réponse à tout, à la
condition d’être totalement libre de ses mouvements.
Le
marché, comme nouvelle croyance magico-religieuse, surplomberait
désormais les souverainetés nationales et populaires, puisqu’il ne
permettrait pas d’autre choix.
Or,
précisément, la souveraineté nationale et la souveraineté populaire
peuvent, à tout moment, entraver cette liberté, au nom d’une liberté
supérieure, celle du peuple.
L’idéal,
pour les néolibéraux, était donc de formater les esprits en les
acclimatant peu à peu à l’idée que toute politique qui ne serait pas
néolibérale serait désormais interdite en raison de la « contrainte
extérieure » que représenterait, pour chaque nation, la mondialisation.
Aussi
incroyable que cela puisse paraître, cette stratégie des néolibéraux a
parfaitement bien fonctionné, comme en témoigne, pour ne prendre que cet
exemple, la « construction européenne » qui n’a fait que construire le
néolibéralisme à l’européenne.
C’est
pourquoi je me fixe pour objectif, avec le Rassemblement pour la
démondialisation, de faire de la souveraineté des nations et des peuples
LA question politique principale des élections de 2017, car cette
question « surplombe » toutes les autres.
C’est la liberté pour la France – comme pour chaque pays – de choisir son système culturel, économique et social.
Lutter
pour la souveraineté nationale, la souveraineté populaire et la
coopération internationale entre les peuples, c’est nécessairement
lutter contre la mondialisation néolibérale et l’Union européenne.
Les
politiques de mondialisation néolibérale ne peuvent se déployer qu’en
détruisant cette conception de la nation et du peuple issue de la
Révolution.
Le moyen principal pour y parvenir a été le cheval de Troie qu’est le système de Bruxelles, c’est-à-dire l’Union européenne.
Son
but, qui témoigne de la vraie nature de l’Union européenne, est de
soustraire à la souveraineté des nations et des peuples l’essentiel des
instruments de la politique économique, la monnaie en premier lieu.
Une nouvelle pensée magico-religieuse s’est donc installée.
C’est la croyance selon laquelle l’interdépendance des économies n’offrirait plus de « marges de manœuvre » nationales.
Elle a anesthésié les gouvernements et impressionné une partie de l’opinion publique.
C’est
pourquoi je considère qu’un gouvernement « bien intentionné » devrait
prendre des mesures unilatérales pour s’émanciper des politiques de
mondialisation néolibérale, en démondialisant.
C’est-à-dire en sortant de l’ordre néolibéral mondial.
Autrement
dit, en sortant unilatéralement de l’OTAN, du FMI, de l’OMC, de la
Banque mondiale, de l’Union européenne et de l’euro.
C’est la condition absolument nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, pour mettre un terme au chômage et à la précarité.
C’est,
en effet, le seul moyen de mener des politiques sociales,
environnementales, économiques et démocratiques favorables au peuple
français, dans une perspective universaliste.
Si vous partagez ce point de vue, engagez-vous aux côtés du Rassemblement pour la démondialisation.
Participez à la campagne.
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