André Bellon se sent amer, et il y a de quoi, à constater ces écuries d'Augias hyper-survitaminées que sont les primaires à la "présidentielle". Si on vous disait qu'il s'agit de chamailleries de maternelle, vous ne tiqueriez pas. Or il s'agit de tout autre chose : rien moins que de la façon dont des professionnels de la profession politique (et de rien d'autre, soulignons-le) renchérissent "Moi, m'sieu, moi, m'sieu", ou "c'est lui qui...." ou des onomatopées et des vocabulaires plus scabreux. Ils portent cravate, gilet, costume trois pièces, voire queue de pie, gants et haut de forme. Ils roulent limousine ou falcon, voire la taille au-dessus encore. Pour eux nous sommes les sans-dents. Nous n'existons pas. "On ne respecte pas un indien sans ses plumes !".
Cependant, ce sont les mêmes qui ont la prétention de décider de notre sort pendant cinq ans, avec interdiction - ou c'est tout comme - de l'ouvrir, si nous ne sommes pas contents. Or, vu leur manière de voir les choses, nous ne pouvons pas être contents.
André Bellon se sent amer, et le dit. Passons-lui la parole.
Jean-Claude Cousin – cercle de Nantes
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… de peur d’être obligé d’en pleurer.
La présidentielle dans la joie
Il faut reconnaitre que les « primaires » ont quelque chose de merveilleux. On aurait beaucoup perdu à s’en passer.
Soyons
sérieux ! Ce processus favorise-t-il quelque peu l’élévation du débat
public et la clarification des différends politiques ? Qu’on en juge
ci-après.
Voilà
des électeurs de gauche prêts à aller voter à la « primaire de droite »
pour Alain Juppé contre lequel ils manifestaient violemment autrefois.
Qu’on ne s’émeuve pas de cette contradiction politique ! Il s’agit en
fait d’empêcher la désignation de Nicolas Sarkozy contre lequel les
électeurs ont voté François Hollande en 2012. Mais, par ailleurs,
certains pensent que la direction du PS verrait dans la désignation de
l’ancien président le meilleur moyen de reconduire l’actuel. De son
côté, Juppé fait appel aux électeurs de la gauche qu’il veut battre à
la présidentielle, justement pour battre Sarkozy dont il fut d’ailleurs
membre du gouvernement. François Fillon, qui avait réussi l’exploit de
mettre des millions de personnes dans la rue contre sa réforme des
retraites, fait également appel aux électeurs de gauche pour vaincre
Sarkozy dont il fut premier ministre. Notons au passage qu’un coup
d’œil, même furtif, aux programmes de tous ces candidats remplirait
d’effroi l’électeur de gauche le moins radical. Les électeurs de gauche
veulent-ils vraiment choisir celui qui leur tapera dessus au lendemain
de l’élection ?
Ces
manœuvres et raisonnements alambiqués nous remplissent d’impatience :
vivement la « primaire de gauche » ! Peut-être les électeurs des partis
de droite s’y immisceront-ils à leur tour pour choisir leur adversaire
à la présidentielle…
Et
on nous disait que les primaires allaient clarifier et démocratiser la
vie politique en France. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Pourquoi
ne pas se rendre à l’évidence ? Même avec des modifications de
procédure, la présidentielle de 2017 n’est pas la solution à nos soucis
mais le problème ! Remplaçons-la par l’élection d’une Constituante.
Elle seule peut clarifier le débat sur les institutions et leur
redonner valeur démocratique.
Amitiés
André Bellon